J'utilise la méthode Dumont pour la partie écriture, et j'ai mis en ligne la progression en GS dans cet article, vous trouverez ici la progression pour toute la maternelle. Cela permet d'avoir une vue d'ensemble sur les 3 ans. Voici la nouvelle version...
Vous êtes perplexe devant les difficultés d’écriture de vos élèves ou de votre enfant ? Vous souhaiteriez y remédier ? Vous souhaitez améliorer vos pratiques de classe dans l'enseignement de l'écriture ? Vous êtes au bon endroit.
Afin d’entrainer les 4 gestes de base de l’écriture cursive, j’ai fabriqué ces petits carnets. Plastifiés, les élèves peuvent s’en servir à l’infini avec un feutre d&r…
Ma méthode d'écriture Dumont : un cahier d'activités, de jeux et du matériel pour l'apprentissage du geste d'écriture (5 ans et +)
Cahiers Decriture Cpce1 Perfectionnement von Daniele Dumont
blog pour la maternelle proposant des documents, des affichages à télécharger pour la classe allant de la petite à la grande section
Méthode Dumont : présentation du cahier d’écriture "Apprentissage n°1" pour apprendre à écrire progressivement et efficacement (niveau CP)
Vous êtes perplexe devant les difficultés d’écriture de vos élèves ou de votre enfant ? Vous souhaiteriez y remédier ? Vous souhaitez améliorer vos pratiques de classe dans l'enseignement de l'écriture ? Vous êtes au bon endroit.
J'ai découvert cette méthode il y a 6 ans et elle est vraiment bien. Même les élèves débutants l'année avec des difficultés parviennent à écrire en cursive et même entre les lignes en fin d'année. Je vous renvoie vers son site qui est très bien et surtout son livre : Première étape et non des moindres passer par le corps puis travailler l'alignement. Elle propose des petits cahiers. Perso je ne les utilise que peu mais ça m'a servi de base au départ. En début d'année je propose donc ce premier travail aux élèves sous forme de projet individuel: Ensuite, nous passons sur le grand tableau, sur l'ardoise pour tracer des boucles alternées de grandes ou petites tailles, une feuille plastifiée...bref je suis le bouquin, je n'invente rien. Et on apprend que ces deux formes nous permettent de tracer le L et E: Premier affichage classe : Puis nous entamons l'apprentissage de la forme dite "étrécie" qui sert de base pour le i, le t et le u... Même démarche sur tableau, ardoise, feuille plastifiée ... Deuxième affichage classe : Je vous mets en PDF les affichages récapitulatifs que j'ai réalisé à l'ordinateur avec les 3 formes du départ : Suite à ces deux moments, les enfants débutent leur premières tentatives d'écriture cursive à partir de fiches comme celles-ci ( elles sont plastifiées, ils essayent, puis à nouveau et encore ...) Le nombre d'étoile indique le niveau de difficulté. Prochaine étape : le rond pour le c, le o, le a, le d... Pour la suite avec des progressions, des projets individuels, des affichages c'est ici ou dans l'onglet "écriture cursive" en haut à droite
Depuis le temps que cet article cogite dans ma tête et que j'ai promis que j'allais l'écrire, le voilà enfin! Lors de ma formation, le cursus d'apprentissage de l'écriture nous a été présenté sous le nom de calligraphie. Un premier point sur lequel j'aurai l'occasion de revenir. Pour faire simple, l'acquisition de l'écriture passe par une longue phase de préparation de l'œil et de la main grâce aux activités de vie pratique et sensorielle (j'avais détaillé cela dans un long article du précédent blog qui a disparu, je vais voir si je peux remettre la main dessus). Ensuite, quand la main est prête, on présente les lettres rugueuses à l'enfant. Quand il les a bien touchées, il s'exerce à écrire les lettres sur de grandes ardoises dont les lignes se resserrent progressivement puis sur du papier dont la réglure diminue régulièrement elle aussi jusqu'à atteindre la réglure Sieyès normalisée. Pour passer des lettres isolées aux mots, il suffit "de montrer comment attacher les lettres" dixit ma formatrice de l'époque. Bref, tout cela me semblait simple, logique et Mara Montessori parlait tellement de la beauté de l'écriture des enfants dans ses livres que je ne doutais pas un seul instant que nos élèves écriraient sans difficulté. Lorsque Clémence arriva dans cet apprentissage, elle était très jeune, avait toujours montré peu de patience pour les activités graphiques, notamment le coloriage. Bref, un profil d'enfant rapide qui est souvent en froid avec sa main qui ne mature pas aussi vite que son cerveau... Je ne tirais donc pas de conclusions hâtives de sa difficulté. les débuts de Clémence dans l'écriture, pas très convaincants... Mais lorsque nous eûmes le recul de 3 ans d'école, Aude et moi dûmes nous rendre à l'évidence: ou bien nous avions loupé quelque chose d'important, ou bien la méthode laissait à désirer. Par chance, à ce moment-là, je commençais à découvrir les cahiers de Danièle Dumont et j'avais entendu grand bien de son livre: Le geste d'écriture. Edit du 9/03/17: Suite au commentaire de Danièle Dumont elle-même, je précise qu'elle n'est pas graphothérapeute même si elle a proposé de la ré-éducation avec se méthode. Je l'ai acheté à l'époque et il nous a bien servi. Quand j'ai voulu écrire cet article, j'ai cherché le livre et je ne l'ai pas trouvé dans ma bibliothèque. Je l'ai donc racheté et il s'agit déjà de la 3ème ré-édition de ce livre que l'auteur remanie régulièrement à la lumière des expérimentations menées dans des classes. Cette 3ème édition est d'ailleurs plus aérée et plus documentée des photographies et schémas, ce qui la rend encore plus agréable à lire. La lecture de Danièle Dumont a été une révélation et a confirmé plusieurs points faibles que je commençais à soupçonner dans la progression qui m'avait été transmise. I. Ecrire n'est pas calligraphier La première chose tient au terme même de calligraphie. Danièle Dumont parle d'écriture et souhaite qu'on ne parle pas de calligraphie. En effet, écrire suppose un acte de communication. C'est mettre en code écrit ses pensées ou ses paroles, pour soi ou pour les autres. L'écriture doit donc être un outil au service de la pensée. Elle doit pouvoir répondre fidèlement et facilement, dans un geste fluide ne demandant qu'un minimum d'effort. Lorsqu'on écrit, l'essentiel de l'attention doit pouvoir se porter sur le fond de ce qu'on écrit et sur l'orthographe et non sur le geste scripteur. La calligraphie, au contraire recherche la beauté de l'écriture pour elle-même, c'est une activité différente. Elle peut être intéressante, mais les buts et les gestes seront différents. Danièle Dumont insiste sur le fait que l'enfant doit entrer avec plaisir dans l'écriture. Elle dit: "l'envie d'apprendre se renforce avec le plaisir qu'y prend l'enfant. Pour qu'il ne reste pas stérile et que, au contraire, il se développe, le plaisir d'écrire ne saurait se départir de l'existence d'un véritable objectif. Pour que ce plaisir perdure et fructifie (...) l'entant doit donc, dès l'entrée dans l'écrit, avoir une claire conscience qu'on n'écrit pas pour tracer des lettres mais pour produire du sens." Cet objectif de sens est important au sens que - justement - l'écriture ne pourra se confondre avec la reproduction d'un dessin de forme, ce vers quoi tend la calligraphie. Vous pouvez en effet très bien vous entraîner à calligraphier des signes japonais, chinois ou arabes sans rien comprendre de leur sens. Pour bien conduire l'apprentissage de l'écriture, il faut avoir en tête que c'est un processus complexe qui met en jeu à la fois des compétences kinesthésiques (le mouvement des doigts pour que le crayon suive une trajectoire qui forme les lettres) et des compétences intellectuelles (penser au sens de ce qu'on écrit, au découpages en mots, à l'orthographe des mots...). Danièle Dumont écrit: "L'objectif est de libérer l'esprit de l'effort de concentration sur la trace écrite afin qu'il puisse appliquer son attention au sens de l'écrit au fur et à mesure qu'il le produit. Ce processus peut être modélisé. Tandis qu'un modèle renvoie à un dessin des formes à produire, une modélisation énonce les étapes de la façon de s'y prendre pour aboutir à l'écriture. Parmi ces étapes (...) figurent bien la formation des lettres mais vue sous l'angle du mouvement qui les forme et non sous celui des formes à reproduire. Cette remarque laisse entendre que l'apprentissage de l'écriture sera tributaire d'activités préparatoires mettant en place le mouvement à faire pour que les formes soient adaptées." II. Qu'est-ce que l'écriture? Dans le chapitre 4 de son ouvrage, Danièle Dumont différencie l'aspect de l'écriture avec la compétence de l'enfant à écrire. Un enfant peut produire un écrit très joli à voir, si cela lui demande un temps trop long ou lui cause de la souffrance physique, c'est qu'il n'a pas encore acquis la compétence de l'écriture. Elle définit un peu plus loin ce qu'est l'écriture: "l'écriture est un procès (c'est à dire, pour faire simple, quelque chose qui se passe et dont on peut rendre compte par un verbe, écrire, un nom, écriture, éventuellement un adjectif, écrit.) En conséquence, on est autorisé à l'envisager sous deux aspects: 1. le produit fini visible sur le support 2. L'acte d'écriture en cours de réalisation." L'acte d'écrire suppose un mouvement mais pas seulement. Elle distingue 2 grands types de compétences: - la gestion statique de l'espace graphique Sous ce vocable, elle désigne le fait que les lettres entretiennent un rapport de taille entre elles, que l'écriture se déroule de gauche à droite, que les lettres sont régulièrement espacées dans le mots et les mots espacés entre eux avec un autre espace, que l'axe des lettres est vertical. Ces caractéristiques forment un ensemble de contingences spatiales que l'on peut retrouver ailleurs que dans l'écriture, par exemple, quand on met les assiettes sur la table ou qu'on repique des semis au jardin. Elle explique que la gestion des ces consignes est statique car "ce n'est pas le geste qui les produit. (...) Ce n'est pas le geste qui gère l'espace mais la conception que [les enfants] en ont." - la gestion dynamique de l'espace graphique Il s'agit tout simplement de la manière dont les gestes des doigts vont générer les formes des lettres. Dans la méthode de Danièle Dumont comme dans la méthode Montessori, la préparation à ses 2 aspects de l'écriture est dissociée. Les deux méthodes partagent également cette caractéristique que "l'ensemble des activités préparatoires à l'écriture se fait hors écriture" et que "chaque composante du système peut être travaillé à part." III La gestion statique: une compétence déjà bien préparée en Montessori Il faut reconnaître que la préparation indirecte à l'écriture est très présente dans la méthode Montessori. L'ensemble des activités de vie pratique a toujours cet objectif indirect de préparation à l'écriture, de même qu'un certain nombre d'activités sensorielles. Dans l'article que je vais essayer de retrouver, je détaillais longuement les points travaillés par telle ou telle activité pour l'acquisition future de l'écriture. Pour résumer, je pourrais dire que bon nombre d'activités permettent de muscler et assouplir la main et le poignet, de travailler la tenue du crayon, d'affiner la précision du geste, de contrôler la pression de la main sur la table et surtout d'induire le sens de l'écriture et du démarrage de la boucle (1ère forme de base de l'écriture). Enrichir la proposition montessorienne avec les propositions de Danièle Dumont me paraît très intéressant. En effet, elle propose un certain nombre d'activités très simples à mettre en place qui permettent notamment de travailler la compétence de l'espacement régulier et de l'alignement. Cela va de la proposition de réaliser des alignement avec des collections de petits objets en commençant à gauche et en allant à droite à l'alignement de plots lors de séances de motricité avec les enfants en passant par des collages de gommettes ou de la peinture à doigt. Exemple d'exercices d'alignements (source) Pour l'encodage de la boucle, une série d'exercices dans l'espace, notamment avec des foulards, des chansons et un jeu de hockey permet de systématiser ce qui ne reste dans la progression Montessori qu'une imprégnation. En effet, si nous montrons toutes nos présentations dans le sens de l'écriture, nous n'intervenons pas si l'enfant commence de l'autre côté. La série d'exercices très ludiques de Danièle Dumont, réalisables en groupe entier ou en petits groupe, permet d'être sûr que les enfants vont bien tous encoder le bon geste dans le bon sens. Parallèlement à ces compétences, la progression de Danièle Dumont propose un travail autour du schéma corporel, de la latéralisation et de la tenue du crayon qui gagne vraiment à être connu. On y apprend notamment qu'un certains nombre d'enfants peuvent être pris pour des gauchers lorsqu'on leur propose des feutres très tôt. Ils vont saisir le capuchon avec leur main dominante pour l'enlever et se retrouver avec le corps du feutre dans la main gauche. Si certains changent spontanément de main, d'autre dont la dominance n'est pas nettement affirmé, vont se mettre à utiliser le feutre de la main gauche et prendre l'habitude de saisir les outils d'écriture et de dessin avec cette main. Cette remarque ne peut que nous conforter dans notre démarche montessorienne de ne pas proposer de crayons ou de feutres aux enfants qui n'ont pas encore suffisamment préparé leur main. Aude avait mis en place une progression autour de la tenue du crayon basée sur la connaissance des doigts de la main et de comptines tirée de Danièle Dumont avant de montrer beaucoup plus explicitement qu'avant la tenue du crayon, notamment pour l'exercice des formes à dessin. Les résultats ont été concluants. IV La gestion dynamique: une progression à repenser en Montessori Lorsqu'on débute en Montessori, on est généralement séduit par les lettres rugueuses qui offrent le double avantage d'aider à la mémorisation et de préparer à l'écriture des lettres. Effectivement, elles sont indéniablement un très bon outil. Mais, ce qui me pose problème, maintenant que je me suis plongée et replongée dans la lecture de Danièle Dumont, c'est la manière dont est présentée l'écriture suite aux lettres rugueuses. L'écriture dans le sable Dans ma formation, le passage à l'écriture dans le sable n'était pas présenté et on nous indiquait de le faire avec un bâtonnet si on tenait à cette étape. Pourtant, suite à ma lecture du "geste d'écriture", j'ai proposé à Aude que nous gardions l'écriture dans le sable plutôt avec les doigts seuls. L'écriture dans le sable devient alors un contrôle de l'erreur par rapport au geste mémorisé par le toucher des lettres rugueuses. Cette étape me semble similaire à ce que nous faisons avec les cylindres en sensoriel: d'abord l'enfant ordonne les cylindres dans les blocs qui constituent un contrôle très fort de l'erreur. Puis il utilise les cylindre colorés pour lesquels seul l'œil constitue le contrôle. Avec les lettres, le cheminement est le même: d'abord l'enfant touche les lettres rugueuses et le rugueux constitue le contrôle, ensuite l'enfant effectue le même mouvement mais dans le sable et c'est l'œil qui observe la trace qui juge si le tracé mémorisé est bien le bon en comparant la forme obtenue avec celle de la lettre rugueuse et/ou qu'il a gardé en mémoire visuelle. Comme dans les cylindres, entre les deux, on peut inclure une étape de travail les yeux fermés: l'enfant touche la lettre les yeux fermés, autrement dit, il s'entraîne à faire le geste par lui-même sans être guidé par son œil, mais le rugueux continue encore un contrôle par le toucher. C'est donc une étape intermédiaire. Pour les raisons que je vais développer dans la prochaine partie, l'écriture dans le sable à l'aide d'un bâtonnet ne me paraît pas très pertinente. Les ardoises La suite de la progression montessorienne fait tracer à l'enfant les lettres à la craie sur une ardoise. Dans mon cursus de formation, la 1ère ardoise est une ardoise lignée de telle sorte que la taille de la lettre tracée soit rigoureusement la même que la taille de la lettre rugueuse. Ensuite, progressivement, on va diminuer la taille du lignage par 2 puis passer sur papier avec un lignage encore divisé par deux et réduire encore 2 ou 3 fois jusqu'à atteindre le lignage Sièyes utilisé en France. C'est ce que j'ai pratiqué avec Clémence puis Pauline au début, jusqu'à ce que je lise Danièle Dumont et que je réalise que c'était une erreur... premiers cahiers montessoriens avec des lignages démesurés! Lorsque l'enfant passe à l'ardoise, il a un outil scripteur dans la main. Nous le préparons donc à l'écriture sur le papier. Il nous faut donc nécessairement être cohérent et proposer dès ce moment à l'enfant de faire un geste qui sera celui qu'il devra utiliser dans son écriture courante sur papier. Comment écrivons-nous? Notre main, posée sans lourdeur sur le support (ainsi que notre avant bras), tient avec trois doigts légèrement fléchis notre crayon. La forme des lettres sera obtenue par le mouvement de ces 3 doigts qui se déplient et se plient selon que le tracé monte ou descend tandis que la main se déplace progressivement et lentement de la gauche vers la droite. (faites-le en relisant, ça deviendra clair ;-) ) Plus les doigts se déplient, plus les lettres sont grandes. Et, de fait, plus les doigts sont grands, plus ils peuvent écrire de grandes lettres dans le mouvement de l'écriture. Que faut-il en déduire? Que si nous voulons que les enfants s'entraînent sur les ardoises avec le juste geste d'écriture, ils ne peuvent physiquement pas tracer des lettres aussi grosses que celles des lettres rugueuses! J'ai mesuré mes lettres: une lettre basse comme le "e" mesure 5 cm de haut. Avec mes doigts d'adulte, en tenant un crayon et en faisant le geste juste, j'arrive tout juste à tracer le "e" de la même taille que ma lettre rugueuse. Mon "l", lui mesure 13,5 cm de haut. Je ne peux absolument pas le tracer en faisant un geste juste. Imaginez alors avec une main d'enfant de 4 ou 5 ans! La réalité, c'est que quand on demande à l'enfant de tracer les lettres à la taille des lettres rugueuses sur l'ardoise lignée, on l'entraîne à faire un geste faux! Il sera obligé de déplacer sa main de bas en haut sur l'ardoise pour y arriver, et bien souvent, il écrira sur l'ardoise sans poser la main ni l'avant-bras, dans un geste qui engage tout le bras, comme lorsqu'il touchait les lettres rugueuses. En demandant ce travail à l'enfant, on le maintient dans une étape purement sensorielle d'imprégnation de la forme de la lettre et on retarde l'étape de l'écriture, voire on la compromet en donnant l'habitude d'un geste faux avec un outil scripteur. Ces 2 photos montrent bien comment L. fait des "l" avec tout son bras Cette photo un peu floue de Pauline montre qu'elle ne pose pas son avant-bras sur l'ardoise. Sur cette autre photo, on voit bien que la positon de la main de E. n'est pas celle de l'écriture au crayon Voilà pourquoi il me semble judicieux de ne pas proposer de bâtonnet dans le sable et de ne pas proposer d'ardoise avec des lignages très espacés en hauteur. Une ardoise non lignée et un apprentissage explicite la tenue de la craie sur l'ardoise me semble préférable. Si l'on souhaite garder un lignage, alors même réduire de la moitié reste trop grand. Un petit interligne d'un centimètre et un espace de 3 cm pour les grandes lettres me semblent un maximum pour les possibilités des petits doigts. Néanmoins, la craie est un outils pas si facile que cela à gérer. Elle s'avère intéressante car son aspect cassant suppose un contrôle de la tenue de la craie pas trop crispée. Pour éviter le grincement, il faudra un appui léger. Mais écrire petit à la craie n'est pas facile. Lorsque nous écrivons au tableau en tant qu'enseignant, nous n'utilisons pas le geste d'écriture habituel: nous utilisons toute notre main qui n'est pas posée contre le tableau car nous écrivons à la verticale. Si l'enfant écrit au tableau à la verticale, il n'y a pas de difficulté à ce qu'il écrive en bougeant toute sa main car il s'agit d'une activité très différente. Mais il en va autrement dès qu'il écrit sur un support horizontal. Au terme de ma réflexion et de mon expérience avec les enfants, le travail à la craie devrait consister plus en écriture sur un tableau, à la verticale. C'est finalement avec un crayon et sur le papier que l'enfant est le mieux à même d'acquérir facilement et rapidement les bons réflexes le menant à une écriture coulante: aisée et bien formée. De la forme des lettres à l'écriture courante Au fil de ma lecture du Geste d'écriture et de mon feuilletage des petits cahiers d'entraînement proposés, j'ai vraiment été séduite par la cohérence de la progression proposée. Danièle Dumont a en effet longuement étudié les types de mouvements qui donnent leur forme aux lettres manuscrites et elle propose un apprentissage qui part d'une forme de base (la boucle) puis se décline en ajoutant progressivement les autres mouvements de base et leurs variantes. Tout cet apprentissage est soutenu à la fois par les activités préparatoires détachées de l'acte même de l'écriture (tout ce dont nous avons parlé précédemment sur la gestion statique de l'espace), un enseignement explicite mais ludique de la tenue du crayon ainsi que des exercices destinées à délier les doigts sans écrire et un entraînement à l'écriture fortement lié au sens. Avant d'aborder la forme des lettres elles-mêmes, Danièle Dumont propose une foule de petits exercices dont la destination est de délier les doigts mais qui peuvent être investis à des fins de dessin. C'est le cas des petits mouvements vifs des doigts de haut en bas qui font tracer des petits traits verticaux et peuvent permettre de tracer de l'herbe, des pattes, de la pluie... 3 mouvements préparatoires (petits traits verticaux, zigzags, "pelotes" ) à eux seuls permettent à l'enfant d'entrer sereinement dans l'écriture. exercices d'échauffement réalisés par Pauline lors d'une phase de reprise en main de son écriture. ex d'échauffement ludique avant l'écriture de lettres et de mots dans le cahier 3 de maternelle. Comme en Montessori, Danièle Dumont n'utilise pas d'exercices de graphisme sous forme de différentes boucles, ponts et autres motifs à reproduire. Ces exercices conduisent bien souvent les enfants à produire des gestes qui ne sont pas dans l'écriture et provoquent des dysgraphies. Ces exercices peuvent éventuellement avoir un intérêt en terme de décor. Ils seront alors à réserver strictement au décoratif et devront être perçus comme tels par les enfants et surtout pas comme une préparation à l'écriture. D'autre part, au départ, les exercices sont proposés sur une feuille blanche, sans ligne. Il s'agit à l'enfant d'apprendre à gérer son espace statique, autrement dit, de gérer la tenue de la ligne de l'intérieur. Bien qu'étonnée par cette proposition, je dois dire qu'elle représente un grand intérêt pour l'enfant qui doit du coup prendre ses repères internes pour gérer l'horizontalité de son travail. La démarche me semble très montessorienne puisqu'avant de donner l'aide de la ligne, on laisse l'enfant rechercher intérieurement l'horizontalité dans son travail. Dans le même ordre d'idée, aucun travail sur pointillé ne sera proposé. L'enfant, suffisamment bien préparé par toutes les activités précédentes va se lancer dans ses premiers tracés dans un mouvement personnel et spontané. Bien sûr, ce ne sera pas forcément "parfait", mais cela est bien préférable à un pointillé qui laisse penser qu'il n'y a qu'un seul tracé absolument exact et acceptable. Repasser un modèle en pointillé incite l'enfant à se crisper pour ne pas dépasser et il n'apprend pas à générer un geste fluide et rapide tel qu'on l'attend à l'école primaire. Au contraire, plus l'enfant a du mal avec le geste graphique, plus il contraindra son geste pour qu'il reste sur les pointillés et on obtiendra un tracé en lignes brisées au lieu d'une ligne cursive fluide. Actuellement sur le net, on voit fleurir des proposition en lien avec Montessori d'écriture sur des pointillés ou des pistes graphiques. Je pense que ni l'un ni l'autre ne devraient avoir leur place dans un enseignement de l'écriture. Comme ce que préconise Maria Montessori, c'est la préparation intérieure de l'enfant qui va donner un tracé correct et il ne s'agit pas de fournir un modèle à reproduire à la perfection. Ecrire doit demeurer un mouvement fluide dans lequel le mot est écrit dans la continuité d'un seul mouvement avec le moins possible d'arrêts et de levers du crayon. C'est pourquoi les lettres sont peu travaillées de manière individuelles mais dès le départ insérées dans des mots que l'enfant peut comprendre. Ainsi le geste de base, la boucle, forme le "e" et, en étirant les doigts, le "l". Les enfants pourront donc immédiatement écrire "le" ou "elle". En restant sur place, la boucle donne une forme dérivée appelée "étrécie". Une étrécie avec un point formera le "i", deux étrécies sans point un "u". Ainsi, à l'aide de cette simple forme de base et de sa dérivée, on accédera à l'écriture de il, lui, lu, île... En faisant une étrécie juste un peu plus grande et en ajoutant une barre, on forme le "t". Et l'enfant peut alors écrire tu, te, été, tête, tuile, lutte, tulle... exercice d'échauffement à base de lettres en boucles et étrécies groupées Après ces 5 premières lettres, il faut travailler une nouvelle forme, celle des lettres rondes dont la particularité est de commencer en haut à droite sur la 1ère interligne alors quelles autres lettres commencent toutes en bas à gauche sur la ligne de base. L'enfant s'entraîne à faire le "c", puis en refermant le cercle, il produit un "o" et en ajoutant une étrécie à un cercle, on obtient un "a" Si l'étrécie monte un peu, on passe de "a" à "d" . travail du c dans le cahier n°3 de maternelle Et ainsi, geste par geste, l'enfant apprend à produire toutes les lettres et les travaille immédiatement en lien avec celles qu'il connaît déjà pour produire des mots. Outre la progressivité dans la découverte des lettres, la méthode possède l'énorme avantage, à mon sens, qu'on apprend directement à l'enfant à écrire et non pas à tracer des lettres. Ce que nous constations à l'école, c'est qu'un bon nombre d'enfants "dessinaient" les lettres au sens où ils essayaient d'obtenir un très beau tracé et le faisaient dans un geste qui n'était pas toujours coulant. Comme l'apprentissage proposait longuement de s'exercer à reproduire les lettres seules, les enfants pouvaient se satisfaire d'une mouvement peu "coulant". Ils avaient ensuite beaucoup de mal lorsqu'il s'agissait d'écrire un mot car les lettres s'enchaînaient mal dans leur geste teilles juxtaposaient des lettres individuelles plutôt que de produire un tracé lié. Sur cet exemple, on voit bien que Clémence avait posé les lettres les unes à côté des autres en les faisant se toucher. L'écriture n'est pas encore "cursive" mais juxtaposée. Même si nous essayions d'expliquer comment lier les lettres et comment lever le crayon devant un certain nombre de lettres, cela ne marchait pas aussi bien qu'avec la méthode proposée par Danièle Dumont où tout devient plus simple. L'enchaînement des lettres y est effet proposé immédiatement et la spécificité des lettres rondes enseigné explicitement aux enfants. Ainsi, tout en gardant notre progression Montessori, nous avons essayé de l'enrichir des propositions de Danièle Dumont. Le cahier 3 de maternelle a été particulièrement utile pour faire progresser des enfants de 3-6, de CP ou même un peu plus grands mais qui avaient encore besoin d'écrire un peu gros (l'interligne est de 3 mm) dans ce cahier. Le cahier de CP a été proposé en 6-12 à des enfants dont l'écriture était déjà plus normée, comme remédiation ou aide pour terminer l'apprentissage et les résultats ont été très intéressants. Pauline et H. ont beaucoup utilisé le cahier 3 de maternelle en 6-12 ans après tout un travail préparatoire Nous n'avons malheureusement pas eu le temps d'aller au bout de notre expérimentation au sein de l'école car elle a dû fermer. Mais le peu que nous avons fait a suffi à me convaincre que c'est dans ce sens qu'il nous faut aller si nous voulons aider les enfants à développer une belle écriture dès le départ. Si vous prenez la peine de lire "Le geste d'écriture", vous serez frappés de voir la cohérence de son propos avec les principes montessoriens: l'importance du plaisir pris par l'enfant, le fait de ne pas lui demander plus qu'il n'est capable de faire, de donner du sens à ce que l'on fait, de travailler en variant les situations sensorielles... Mon article déjà très long ne dit qu'une infime partie de tout ce qu'on peut mettre en place pour arriver à la boucle et de tant d'autres choses importantes. Je ne peux que vous inciter à vous reporter à ce livre et à vous saisir d'un bon nombre de ses propositions pour les ajouter à ce que propose Montessori. Si vous avez déjà intégré certains des pratiques de Danièle Dumont dans votre progression, je vous invite à venir partager ici ce que vous faites, à la maison ou dans vos classes afin d'enrichir cet exposé de vos expériences concrètes.
Retrouvez cet article sur mon nouveau site en cliquant ci-dessous : Cela fait déjà quelques temps que je m'intéresse au travail de Danièle Dumont sur le geste d'écriture, grâce à mon amie Stéphanie Leprêtre qui est rééducatrice de l'écriture formée...
L'importance d'une préparation au geste d'écriture à travers des activités sur le mouvement, l'espace et la forme en maternelle : pourquoi ? comment ? (avec la méthode Dumont)
Parents, cette page vous est tout spécialement dédiée. Au moment où se décident les passages en CP, je vous propose ci-dessous une réflexion sur le passage anticipé. Si tout va bien et si votre enfant est précoce, pourquoi pas ? Il trouvera au CP de quoi commencer à alimenter son envie de
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Publiée depuis 2002 dans Le geste d'écriture et les cahiers correspondants, la modélisation de l'apprentissage de l'écriture en donne pour finalité l'obtention d'"une écriture cursive fluide, claire, lisible, bien disposée dans la page et dans le lignage, autorisant directement l’accès à la fonction sémantique de l’écriture" (Le geste d'écriture - Méthode d'apprentissage -
J'ai découvert cette méthode il y a 6 ans et elle est vraiment bien. Même les élèves débutants l'année avec des difficultés parviennent à écrire en cursive et même entre les lignes en fin d'année. Je vous renvoie vers son site qui est très bien et surtout son livre : Première étape et non des moindres passer par le corps puis travailler l'alignement. Elle propose des petits cahiers. Perso je ne les utilise que peu mais ça m'a servi de base au départ. En début d'année je propose donc ce premier travail aux élèves sous forme de projet individuel: Ensuite, nous passons sur le grand tableau, sur l'ardoise pour tracer des boucles alternées de grandes ou petites tailles, une feuille plastifiée...bref je suis le bouquin, je n'invente rien. Et on apprend que ces deux formes nous permettent de tracer le L et E: Premier affichage classe : Puis nous entamons l'apprentissage de la forme dite "étrécie" qui sert de base pour le i, le t et le u... Même démarche sur tableau, ardoise, feuille plastifiée ... Deuxième affichage classe : Je vous mets en PDF les affichages récapitulatifs que j'ai réalisé à l'ordinateur avec les 3 formes du départ : Suite à ces deux moments, les enfants débutent leur premières tentatives d'écriture cursive à partir de fiches comme celles-ci ( elles sont plastifiées, ils essayent, puis à nouveau et encore ...) Le nombre d'étoile indique le niveau de difficulté. Prochaine étape : le rond pour le c, le o, le a, le d... Pour la suite avec des progressions, des projets individuels, des affichages c'est ici ou dans l'onglet "écriture cursive" en haut à droite
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Il y a quelques années de ca j'avais acheter les livres de daniele dumont mais en les ouvrant j'avais été decue..En effet dans un premier temps ils sont assez destabilisants, rien d'un livre d'ecriture traditionnel. Je les avais immediatement renvoyé....
La méthode Dumont demande du temps et de la réflexion pour réellement en comprendre les tenants et aboutissements. Il ne s'agit pas d'une suite d'activités ludiques mais d'une réelle réflexion sur l'apprentissage non pas de l'écriture mais du "geste d'écriture".
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J'ai ajouté un dessin sur la couverture de notre cahier pour que Zak se rappel comment tenir son crayon. Et une illustration a l'interieur pour qu'il se souvienne comment on se tient pour ecrire :ici et puis nous continuons avec les cahiers dumont,...
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blog pour la maternelle proposant des documents, des affichages à télécharger pour la classe allant de la petite à la grande section
Il y a deux ans lors d’une réunion cycle 1 / cycle 2, des collègues nous avaient parlé du lignage feu / terre / herbe / ciel – rouge / marron / vert / bleu pour débuter en cursive. J&rs…
Voilà le fruit de la collaboration menée avec Stéphanie Leprêtre, rééducatrice en écriture d'après la méthode de Danièle Dumont. Elle a un site internet que vous pouvez aller visiter : http://www.reeducation-ecriture44.com/ ainsi qu'une page facebook : enseigner l'écriture Nous avons travaillé ensemble pour mettre au point un affichage exploitable en classe sur la manière prendre en main son crayon mais aussi la façon de se positionner avec son corps. Les fiches sont à télécharger, imprimer et à afficher. Pour rappel, ces dessins sont des créations personnelles qui ne peuvent être utilisés que dans un domaine scolaire, tout en mentionnant l'origine ou l'auteur des dessins ! Merci par avance.
Pour muscler un peu ses mains et ses doigts et les préparer à écrire ou à dessiner, voici des exercices de gym des doigts à pratiquer à la maison.
L'importance d'une préparation au geste d'écriture à travers des activités sur le mouvement, l'espace et la forme en maternelle : pourquoi ? comment ? (avec la méthode Dumont)
Voici quelques activités du cahier d'ecriture, ca peut vous donner des idées...
Blog parental sur la vie de famille avec 4 enfants combinée à l'école à la maison.
Un petit doc qui regroupe les petits jeux de doigts que l'on peut faire à la fois en GS mais aussi en CP avant de commencer une activité d'écriture. Activités d’écriture
Dans ce nouvel article, je vous propose des supports d’écriture de lettres pour les cycles 1 et 2. Vous trouverez dans cet article : des supports d’écriture de lettres capitales des sup…
Danièle Dumont, docteur en sciences du langage et formatrice d’enseignants, met à disposition des enfants une méthode complète pour apprendre
voici le parcours de notre modeste petite école familiale dans laquelle évoluent des enfants de 2 ans et demi à 5 ans . La suite de nos aventure en primaire : http://madrassatoun2.canalblog.com/