Cahors est une commune française située dans le département du Lot, dont elle est la préfecture, et dans la région Midi-Pyrénées. Le Quercy, dont le département du Lot est un des composants, était habité il y a 40 000 ans, comme le montrent les grottes de la vallée du Célé (Pech Merle par exemple à Cabrerets). Puis vinrent s'installer sur les hauteurs, les oppida fortifiés par les Cadurques, un des peuples gaulois du Sud-Ouest. Leur place-forte fut Uxellodunum situé officiellement par Napoleon III au Puy d'Issolud, mais d'autres sites peuvent y prétendre comme Capdenac, Luzech ou Murcens... Le nom Uxellodunum signifie "haute-citadelle" et fut en 53 avant J.-C. l'un des derniers bastions résistant à la conquête de César. La ville, enserrée dans une large boucle du Lot formant un presqu'île, est nommée Divona Cadurcorum (Divona était une divinité celtique des eaux et le nom d'une fontaine qui irrigue toujours la ville, désormais sous le nom de fontaine des Chartreux). C'était le nom, du temps des Celtes, fixés là bien avant l'arrivée des Romains, d'une source réputée miraculeuse dont la résurgence, non loin du Pont Valentré, au pied de la colline nommée La Croix Magne, est toujours active. Des plongeurs y ont découvert de très nombreuses pièces de monnaies antiques. La ville est devenue Cadurca puis « Cahors ». À partir du Ier siècle, Cahors est une cité gallo-romaine opulente avec un pont (?) sur le Lot, un aqueduc amenant les eaux du Vers (dont on peut voir des traces à Laroque-des-Arcs), des villas somptueuses ornées de mosaïques, des temples (on a retrouvé récemment les fondations de l'un d'eux à l'occasion de travaux à l'Hôpital et on suppose l'existence du principal sous l'emplacement actuel de la cathédrale), un théâtre susceptible d'accueillir plusieurs milliers de spectateurs ( 6500), des thermes (dont seuls subsistent près de la gare l'"Arc de Diane" et des éléments de pierres sculptées au musée Henri Martin), une basilique et un vaste amphithéâtre (en forme d'ovale de 110 m de long sur 90 m de large) dont on n'a découvert qu'en 2006-2007 les vestiges, à l'occasion d'excavations pour la construction d'un parking souterrain en plein centre de la ville actuelle. Le parking a été aménagé de sorte que, depuis le 4 avril 2009, on peut admirer ces vestiges depuis une balustre aménagée au premier sous-sol. Cahors exportait notamment jusqu'à Rome ses étoffes de lin et son vin, produit par un vignoble important créé dès les années 50 av. J.-C. La ville de Cahors a longtemps été disputée, et assiégée plus souvent qu'à son tour : du Romain Jules César ou du Franc Théodebert Ier au roi de Navarre Henri IV en passant par les prétentions anglaises de Richard Cœur de Lion, plus tard du Prince Noir. Ainsi, la cité, qui s'étendait sur l'ensemble du cingle du Lot, est incendiée en 571 par Théodebert Ier, roi d'Austrasie et petit-fils de Clovis. Dès cette époque de nombreux monuments gallo-romains, basiliques, temples, thermes, théâtres sont pillés et détruits. Elle est relevée de ses ruines par l'évêque Saint Didier, dit aussi Saint Géry, qui y fit édifier la première cathédrale en 650 ainsi qu'une muraille dont le tracé correspond à l'actuel boulevard Gambetta. Les pierres des anciens vestiges sont alors réutilisées. Mais la ville est à nouveau pillée par les Sarrasins en 732, puis par les Vikings et les Hongrois. De tout ce qui faisait sa splendeur dans l'Antiquité, il ne reste que des ruines (Arc de Diane) (Voir photo) N'empêche, Cahors, forte de son emplacement géographique et de la puissance et de la volonté des évêques qui y règnent, se reconstruit et reprend de l'importance. À l'époque médiévale, Cahors est une place financière de première importance dans l'Europe d'alors, où affluent les banquiers lombards. Pendant la Guerre de Cent Ans, la ville passe pour un temps sous domination anglaise. Le 8 janvier 1362, elle doit se rendre au lieutenant du roi d'Angleterre, Chandos, en présence du maréchal français Boucicaut. Le 5 février 1369, les consuls de Cahors jurent de porter secours au roi de France Charles V déclarant que, « même sous la domination anglaise, ils n'avaient jamais cessé d'avoir le cœur français ». À la Renaissance, Cahors demeure une ville artisanale et industrielle active. Ses vins, connus depuis les Romains et appréciés dans le monde de l'époque, qui lui assurent des revenus, subissent la concurrence féroce de ceux de Bordeaux, soutenus par les Anglais. En 1562, les catholiques tuent huit protestants, dans un affrontement de rue. En mai 1580, durant la septième guerre de religion, Henri de Navarre en fait le siège. Le capitaine Jean de Vezins refuse la reddition. Les assaillants font sauter la porte, puis prennent la ville après trois jours et trois nuits de combats de rue, barricade par barricade. Cette prise contribue énormément au prestige du futur Henri IV : il est toujours au cœur des combats, entraîne ses compagnons d’armes, les rallie sans cesse, veille à éviter le pillage, empêche le massacre.