Diplômée de l’École du Louvre, Marguerite Hennebelle ouvre, sur Néoprisme, une série qu’elle consacre à l’utilisation des œuvres des grands maîtres au sein des pochettes de disques. Et débute avec le primitif flamand Jérôme Bosch, dont l’œuvre se trouve réutilisée chez Pearls Before Swine, Deep Purple, Sun Ra, Ray Manzarek, Celtic Frost ou encore Dead Can Dance. Croyez-le ou non, Jérôme Bosch fut un artiste influent dans l’Amérique des années 1960. D’accord, il est né autour de 1450. Oui, il peignait des tableaux religieux et moralisants. Peu d’archives ayant été conservées, on ne sait pas grand-chose d’autre sur ce Jheronimus van Aken qu’on surnomma « Bosch », mis à part qu’il habitait à Bois-le-Duc, aux Pays-Bas, et qu’il faisait partie d’une confrérie religieuse très respectée, l’Illustre Confrérie Notre-Dame. Après sa mort en 1516, son œuvre tomba peu à peu dans l’oubli. Pourquoi réapparaît-il alors au XXe siècle ? Les théories séduisantes de l’historien de l’art allemand Wilhelm Fraenger, qui lisait des significations occultes dans les tableaux de Bosch, contribuèrent à le remettre à la mode dans les années 1950. La mode perdura, et fit d’étonnants petits. Jim Morrison, encore étudiant et pas encore frontman des Doors, écrivit en 1963 un mémoire sur Bosch et son appartenance supposée à une secte hérétique. Il resta fasciné par sa peinture, à laquelle il rendit également hommage avec le morceau « Ship of Fools », dont le titre fait écho à La Nef des Fous, l’un des sujets satiriques privilégiés de l’artiste. Le triptyque du Jardin des Délices : une réserve inépuisable Mais c’est un autre tableau de Bosch qui hante le..